Cap-Haïtien, 25 août 2025 –
Le parti politique TET ANSANM a franchi une étape symbolique en organisant, durant les vacances estivales, sa toute première université d’été. Une initiative saluée par les participants, mais qui soulève aussi la question essentielle de l’investissement durable dans la formation citoyenne et politique en Haïti.
Cette formation, d’une durée d’une semaine, a rassemblé 169 jeunes, issus de divers horizons, pour aborder des thématiques allant de l’organisation de l’État à l’écocitoyenneté. Sous la houlette de la Commission d’organisation dirigée par le Dr Joël Clairésia, plusieurs personnalités ont partagé leur expertise : Me Sadrac Ordena, Me Angelot Bell, Me Éric Sénatus, l’ingénieur Michelin Saintilus, ou encore le géographe Dr Louis Marc Pierre.
Mais c’est surtout la présence du président du parti, l’ancien sénateur du Nord, Dr Kelly C. Bastien, qui a marqué les esprits. Dans son discours de clôture, il a insisté sur la nécessité de replacer l’éducation au centre du projet politique national : « Parce que la ressource essentielle à tout changement est le capital humain, nous devons investir dans des femmes et des hommes compétents, capables d’agir au bon endroit et au bon moment. C’est le sens même de notre engagement : Tèt Ansanm pour transformer Haïti, » a-t-il affirmé, suscitant l’adhésion de l’auditoire.
L’ancien président du Sénat a également appelé à un sursaut collectif face aux défis actuels du pays : « L’indifférence n’est pas une option. Le sectarisme n’est pas une option. Dans ce contexte difficile, nous devons lier nos compétences, nos générations, nos énergies, pour mettre en commun ce qui reste de nos ressources. C’est ainsi seulement que nous pourrons honorer l’héritage de Toussaint, de Dessalines et de Jean Price Mars, » a-t-il martelé.
La diversité des intervenants témoigne d’une volonté d’ouverture : des anciens ministres comme André Lemercier Georges, des élus locaux, des professeurs et doyens d’université, et des figures du droit comme Me Éric Sénatus ont pris part à cette expérience. Les thématiques traitées, droit, gouvernance, culture, patrimoine, politiques publiques, posent les bases d’un programme ambitieux.
Cependant, au-delà de l’événementiel, un défi demeure : comment transformer ces initiatives ponctuelles en véritable programme de formation politique continue, capable de former une élite consciente et compétente ? La tenue annoncée d’un séminaire sur le gouvernement de Christophe et de Pétion pourrait prolonger cet élan, mais seule une stratégie claire et durable donnera à ces efforts toute leur portée.
Pour l’heure, le parti TET ANSANM envoie un signal : l’éducation et la formation sont au cœur de son projet. Reste à savoir si cette ambition se traduira en actes sur le terrain politique.
Hugues Michel, Journaliste
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