Alors que le Conseil Présidentiel de Transition relance les travaux du Lycée d’Excellence de Quartier-Morin, l’ancienne conseillère spéciale de Jovenel Moïse, Esther Antoine, sort de sa réserve. Dans une déclaration au ton ferme, elle reproche à Fritz Alphonse Jean de s’approprier un projet conçu par le président assassiné et appelle à un devoir de mémoire.
Par StandardMania | Port-au-Prince, 5 août 2025
Le 1er août, la reprise des travaux du Lycée d’Excellence à Quartier-Morin a ravivé un débat inattendu. Au cœur de la controverse : l’absence de mention du nom de l’ancien président Jovenel Moïse, initiateur du projet, dans l’allocution du Coordonnateur du CPT, Fritz Alphonse Jean.
Aujourd’hui Secrétaire générale adjointe de la Plateforme Résistance Démocratique (RED), Madame Antoine a publié sur X (anciennement Twitter) un texte dénonçant ce qu’elle considère comme une récupération politique et rappelant la nécessité de reconnaître la paternité du projet.
« Monsieur Fritz Alphonse Jean- Lycée d’Excellence : devoir de mémoire, devoir d’exactitude », écrit-elle en préambule, plaçant le débat sur le terrain de la vérité historique. Pour elle, l’omission du nom de Jovenel Moïse n’est peut‑être pas un simple oubli.
Madame Antoine rappelle que le projet, initié dès la fin de 2019, de l’acquisition du terrain à la conception des infrastructures et du curriculum, découle de la vision stratégique du président défunt : un établissement d’élite destiné à accueillir les meilleurs élèves du pays, avec une attention particulière aux plus brillants issus de milieux défavorisés, afin de transformer durablement leur trajectoire de vie grâce à l’éducation. L’école devait allier excellence académique et formation sportive de haut niveau, s’ouvrir sur le monde et attirer des enseignants de premier plan, en Haïti comme à l’international. Elle précise que Jovenel Moïse s’était inspiré de modèles proches de notre culture et de sa vision, tels que le Lycée d’Excellence de Benguerir au Maroc (Lydex) et le Lycée d’Excellence Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.
Elle interpelle directement le Coordonnateur du CPT : « Quel est, concrètement, le bilan de Monsieur Fritz Jean pour le pays et pour sa région durant son mandat ? Et pourquoi relancer un projet aussi structurant dans le Grand Nord sans mentionner le Président Jovenel Moïse ? »
Tout en saluant la reprise du chantier, Madame Antoine insiste : « Nous appelons tous les acteurs actuels à porter cette torche avec honnêteté et à reconnaître explicitement l’apport historique de celui qui en a posé les fondations. »
Dans un registre plus appuyé, elle met en garde contre ce qu’elle considère comme une tentative de réécriture de l’Histoire : « Persister à effacer la mémoire d’un homme n’effacera jamais sa contribution. »
Elle conclut sur un avertissement solennel : « Ressaisissez-vous, cher Coordonnateur. L’Histoire ne pardonnera ni le détournement des rêves, ni le manque de vision, ni l’opportunisme politique. »
Depuis cette déclaration, plusieurs voix du Grand Nord plaident pour que le Lycée d’Excellence porte le nom du président Jovenel Moïse. Au-delà du chantier, financé dans le cadre d’un accord bilatéral conclu avec la République de Chine (Taïwan), c’est bien la reconnaissance officielle de l’héritage du chef d’État défunt qui est en jeu.
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