Les États-Unis déclarent Viv Ansanm et Gran Grif organisations terroristes : un tournant décisif dans la lutte contre les gangs en Haïti


Par Donald Métellus | Washington D.C, 4 mai 2025

Dans une déclaration au ton grave et sans équivoque, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a annoncé ce 2 mai 2025 que le Département d'État des États-Unis a officiellement désigné les coalitions haïtiennes Viv Ansanm et Gran Grif comme Organisations Terroristes Étrangères (FTO) et Terroristes Internationaux Spécialement Désignés (SDGT), marquant une escalade majeure dans la réponse américaine à la crise sécuritaire qui secoue Haïti.

« La période d'impunité pour ceux qui soutiennent la violence en Haïti est terminée », a déclaré M. Rubio dans une allocution publique, précisant que ces désignations s’inscrivent dans le cadre des efforts pour endiguer l’instabilité grandissante dans la région caribéenne.

Créé en septembre 2023, Viv Ansanm s’est formé comme une alliance stratégique entre deux blocs criminels puissants de Port-au-Prince : G-9 et G-Pèp. Ensemble, ils ont multiplié les actions de terreur, ciblant des infrastructures vitales du pays – notamment des prisons, des bâtiments gouvernementaux, et même l’aéroport international de Port-au-Prince – dans une campagne de déstabilisation qui a notamment contribué à la démission de l’ancien Premier ministre Ariel Henry.

De son côté, Gran Grif, la plus grande organisation criminelle du département de l’Artibonite, est accusée d’avoir perpétré plus de 80 % des homicides civils dans cette région agricole depuis 2022. Leur influence grandissante dans le nord du pays, notamment à travers des attaques meurtrières contre la Police nationale d’Haïti et la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), dont une attaque récente ayant coûté la vie à un officier kenyan, a amplifié la pression internationale.


Ces désignations s’appuient sur la section 219 de la Loi sur l’immigration et la nationalité ainsi que sur le décret exécutif 13224, tous deux amendés pour renforcer l’arsenal légal contre le terrorisme transnational. Elles permettent désormais aux autorités américaines de :

Geler tous les avoirs des membres ou soutiens présumés de ces groupes aux États-Unis ;

Interdire toute transaction financière ou commerciale avec eux ;

Lancer des poursuites pénales contre toute personne – y compris les citoyens américains – qui leur fournirait un appui matériel ou logistique ;

Expulser ou interdire l’entrée sur le sol américain aux individus affiliés.

L’administration Trump, par cette décision, envoie un message clair : toute collaboration, qu’elle soit directe ou indirecte, avec ces entités expose à de lourdes sanctions. Les résidents permanents légaux, entreprises, et ONG sont avertis : la neutralité n’est plus une option.

« Les mesures prises aujourd’hui sont une démonstration de l’engagement de l’administration pour protéger nos intérêts de sécurité nationale et pour combattre ces gangs dangereux », a insisté le secrétaire Rubio.

Le Département d’État a également salué le courage de la Police nationale d’Haïti (PNH) et des partenaires internationaux œuvrant au sein de la MMSS autorisée par les Nations Unies. Il appelle en outre les leaders politiques haïtiens à dépasser leurs clivages, à restaurer la stabilité par des élections libres et justes, et à faire de la sécurité des citoyens une priorité.

Cette décision américaine survient dans un contexte de frustration croissante face à l’escalade de la violence en Haïti. Le chaos entretenu par les gangs, désormais qualifiés de terroristes, a paralysé la vie économique, forcé des milliers de familles à l’exil et affaibli les dernières institutions publiques encore debout.

Les États-Unis, en optant pour une qualification juridique aussi lourde, espèrent couper les réseaux de financement, isoler les leaders criminels et renforcer la coopération internationale pour une réponse coordonnée. Le signal est fort : Haïti n’est plus seulement un problème haïtien – c’est une urgence sécuritaire régionale.

Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits. Les analystes soulignent qu’elle devra s’accompagner d’un soutien humanitaire renforcé, d’une reconstruction institutionnelle en profondeur, et surtout, d’une volonté politique haïtienne renouvelée. Pour le moment, la déclaration de ce 2 mai marque une étape symbolique et tactique dans la lutte contre l’anarchie en Haïti.

Donald Métellus 

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