Le Directeur général a.i de la Police Nationale d’Haïti, André Jonas Vladimir Paraison, a présenté vendredi 28 novembre 2025 le bilan de ses 100 premiers jours à la tête de la PNH. Entre opérations anti-gangs, reprise d’espaces stratégiques et réformes internes, le Commandant en chef expose ses avancées et trace ses perspectives.
Par Donald Métellus | Port-au-Prince, 30 novembre 2025 –
Nommé puis installé le 8 août 2025, André Jonas Vladimir Paraison a livré, lors d’une conférence de presse à la Direction générale de la PNH, une synthèse des actions menées depuis son arrivée aux commandes. Devant plusieurs hauts gradés, il a d’abord rappelé le contexte sécuritaire particulièrement tendu dans lequel il a pris ses fonctions, marqué par les assauts répétés des gangs dans l’Ouest, le Centre et l’Artibonite.
Le Commandant en chef affirme avoir initié, dès son installation, des changements stratégiques dans la chaîne de commandement. Ces ajustements ont, selon lui, donné une nouvelle impulsion aux opérations sur le terrain. « Lapolis ap resevwa kounya yon fòmasyon ki plis adapte ak sitiyasyon n ap viv jodi a », a-t-il expliqué, soulignant que les unités n’avaient jamais été préparées au combat urbain ni à la guérilla en zone ouverte. Il a également mis en garde sur le niveau d’organisation des gangs, capables aujourd’hui de recruter des formateurs grâce aux rançons perçues lors des enlèvements.
Parmi les résultats mis en avant, Paraison souligne que les forces de l’ordre ont déjoué à plusieurs reprises des attaques visant le Palais national et ont sécurisé la tenue d’un Conseil des ministres. Il se félicite aussi de la reprise de la circulation et des activités commerciales à Delmas, notamment sous le viaduc jusqu’à Lalue, ainsi que sur l’axe Carrefour–Port-au-Prince où un poste péage contrôlé par les gangs a été démantelé.
Au centre-ville de Port-au-Prince, dans la Vallée de l’Artibonite, à Kenscoff ou encore dans le Plateau Central, la police revendique des avancées : neutralisation de bandits, libération d’otages, saisie d’armes, dont un fusil de précision de type « Barrett 50 ». Toutefois, le Directeur général a refusé de communiquer des chiffres précis concernant les individus abattus et l’arsenal saisi.
Face aux rumeurs évoquant un ralentissement des opérations à Croix-des-Bouquets, bastion du gang « 400 Mawozo », Paraison se veut formel. Les interventions se poursuivent, dit-il, et la Direction Départementale de l’Ouest-2 sera bientôt relocalisée dans la commune. « Rome n’a pas été bâtie en un seul jour. Bientôt, on parlera de nos gangs au passé », assure-t-il, appelant la population à la patience et à la collaboration.
Interrogé sur la recrudescence des enlèvements, notamment à Delmas, il affirme que le Bureau anti-enlèvement est pleinement mobilisé pour contrer les réseaux criminels.
Sur le plan institutionnel, Paraison insiste sur le renforcement des capacités internes. La PNH intensifie ses formations adaptées aux réalités sécuritaires actuelles. Un service de test polygraphique, assimilé à un mécanisme de vetting, est désormais disponible pour les agents et les aspirants policiers. Plusieurs membres de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) ont déjà été soumis à ce processus à deux reprises.
Cent jours après son arrivée, le Directeur général a.i dit maintenir le cap, convaincu que les efforts engagés finiront par produire leurs effets. « L’institution travaille pour faciliter le retour des citoyens chez eux », conclut le Commandant en chef, déterminé à poursuivre la lutte contre les groupes armés avec les moyens dont dispose la PNH.
Donald METELLUS
La Rédaction de StandardMania
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