Fête du Drapeau 2025 : Le Cap-Haïtien s'apprête à vibrer au rythme de l’unité nationale, malgré un climat d’indifférence locale


À l’occasion du 222e anniversaire du drapeau haïtien, le gouvernement a choisi la ville du Cap-Haïtien pour accueillir les festivités officielles du 18 mai 2025. Alors que les fanfares se préparent à faire vibrer les rues au son de l’unité nationale, l’ambiance sur place est contrastée : la ville peine à se mettre aux couleurs de la fête, entre insalubrité, absence d’électricité et démobilisation citoyenne.

Cap-Haïtien, 16 mai 2025 | Par StandardMania –

« Un seul drapeau, un seul peuple, une seule nation » : c’est sous ce thème rassembleur que la République d’Haïti s’apprête à commémorer, le dimanche 18 mai, le 222e anniversaire de la création de son emblème national. Cette année, le gouvernement a jeté son dévolu sur la ville du Cap-Haïtien pour accueillir les festivités officielles. Pourtant, à deux jours de la célébration, l’ambiance sur place demeure morose.

Malgré un certain désintéressement perceptible parmi les citoyens, les préparatifs pour le traditionnel défilé du 18 mai vont bon train. Le Cap-Haïtien, berceau de l’histoire haïtienne, verra défiler ses plus belles fanfares, accompagnées d’établissements scolaires et de formations musicales de renom, dans une ambiance patriotique et festive.

L’Institut Sacré-Cœur, la Fanfare CEMUCHCA, reconnue pour son excellence musicale, ainsi que Douce Mélodie de Milot ouvriront la parade avec des prestations prometteuses. L’Institut Royal du Cap-Haïtien (IRCAH), en tandem avec la Fanfare Louis Mercier, ajoutera une note d’émotion à cette fresque sonore.

Le Collège Notre-Dame du Perpétuel Secours (CNDPS) et le Collège Pratique du Nord (CPN) se joindront également au cortège, enrichissant la programmation par leur rigueur musicale. La Fanfare des Sœurs du Sacré-Cœur, le Collège Alexandre Dumas-Fils (CAD) et la Fanfare Holyphonie complèteront cette parade aux accents d’unité.

À cela s’ajoutent la Fanfare Universelle, la Fanfare Capois Lamort, ainsi que Gamme Musique du Collège Honoré Féry, qui promettent des moments vibrants. La Genius Academy, la Fanfare St Juste Antoine du Cap-Haïtien et celle du Collège d'Études Classiques seront aussi de la fête, de même que le Collège Saint-Denis et la Fanfare Salon Musique Classique du Nord (SMUCLA).

Le Collège Oasis du Cap-Haïtien et l’École Évangélique Bethesda de Cambefort viendront porter la voix de la tradition et de la foi, en hommage au symbole qui unit les Haïtiens depuis deux siècles.


Arrivé ce vendredi après-midi au Cap-Haïtien, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, accompagné de plusieurs membres de son cabinet, a été accueilli par les autorités locales, des représentants de la société civile et une foule de citoyens engagés. Une présence officielle qui vise à marquer le sérieux de l’événement et à réaffirmer l’importance du drapeau comme ciment de l’identité nationale.

Profitant de son séjour dans le Nord, le chef du gouvernement a annoncé une série de rencontres stratégiques avec les acteurs locaux : élus, chefs d’entreprise, organisations de jeunes et de femmes, leaders religieux. Il entend ouvrir un dialogue direct avec la population pour prendre le pouls de ses préoccupations et renforcer la cohésion autour des priorités nationales. Cette approche participative vise à rapprocher l’État central des réalités régionales souvent négligées.

Pourtant, alors que les festivités approchent, un contraste saisissant règne dans la ville. Les rues du Cap-Haïtien sont encore envahies de détritus, l’électricité s’absente, et les habitants peinent à ressentir l’enthousiasme habituel des grandes célébrations nationales. « On n’a pas l’impression que c’est la Fête du Drapeau. Rien n’a changé ici », confie un commerçant du centre-ville, visiblement déçu.

Cette apathie ambiante trahit une lassitude collective. À défaut d’infrastructures adéquates et d’un soutien logistique visible, beaucoup redoutent que l’événement ne se transforme en parade de façade, sans retombées concrètes pour la population.

Malgré tout, le drapeau reste un symbole fort, chargé d’histoire et de luttes. Le 18 mai ne célèbre pas seulement un bout de tissu bicolore, mais la mémoire d’une nation forgée dans le sang et le courage. En mettant le Cap-Haïtien à l’honneur, le gouvernement semble vouloir rappeler que c’est dans cette ville que tant de pages héroïques ont été écrites.

Il appartient désormais aux autorités de faire en sorte que cette commémoration dépasse les slogans et les fanfares, pour redevenir un véritable moment de communion civique et de renouveau collectif. En attendant dimanche, le Cap observe et espère.

La Rédaction de StandardMania 
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