Alors que la commune de Kenscoff est en proie à des affrontements violents entre la PNH et des groupes armés depuis plus de trois semaines, les autorités restent silencieuses sur le bilan des opérations. La population, plongée dans l’obscurité et la peur, réclame des réponses et des actions concrètes.
Kenscoff, 16 février 2025.- Par la Rédaction de StandardMania
Depuis la nuit du 27 janvier 2025, la commune de Kenscoff est le théâtre d’affrontements violents entre la Police Nationale d’Haïti (PNH) et des groupes armés. Cette attaque coordonnée par des assaillants a rencontré une résistance farouche des forces de l’ordre. Depuis lors, des combats intenses secouent la région, et des détonations résonnent jour et nuit, semant la panique parmi les habitants de Kenscoff et des zones avoisinantes comme Fermate et Thomassin.
Malgré l’ampleur des affrontements, aucun bilan officiel n’a été communiqué par les autorités. Aucune annonce sur d’éventuelles arrestations, saisies d’armes ou pertes humaines n’a été faite, laissant la population dans une incertitude totale. Pendant ce temps, la situation continue de se détériorer de manière exponentielle.
Dans un contexte déjà critique, l’Électricité d’Haïti (Ed’H) a suspendu son programme d’alimentation électrique dans la soirée, plongeant les habitants de Kenscoff, Fermate et Thomassin dans une obscurité totale. Une mesure vivement dénoncée par la population, qui voit dans cette coupure un facteur aggravant de l’insécurité.
La nuit du samedi 15 au dimanche 16 février 2025 a marqué une nouvelle intensification des violences. Les assaillants ont mené une attaque de grande ampleur contre le centre-ville de Kenscoff. Selon un ancien parlementaire interrogé par Radio Télévision Caraïbes, « la réserve écologique de Wynne Farm, un parc naturel situé dans les montagnes de Kenscoff, ainsi que la zone de Téléco sont déjà sous le contrôle des bandits ».
Face à cette crise sécuritaire, le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé se sont rendus sur place, multipliant les déclarations et les promesses. Cependant, aucune action concrète n’a été entreprise pour contenir la menace ou protéger efficacement la population. Le chef du gouvernement affirme être informé des attaques, mais sans annoncer de mesures immédiates pour y remédier.
Les conséquences psychologiques et humaines de cette violence sont dramatiques. La population vit sous le choc, terrorisée par la brutalité des attaques. Le cas d’Eliana Thélémaque illustre l’horreur de la situation : cette jeune mère de Kenscoff a perdu la vie le samedi 15 février, après avoir assisté, impuissamment, à la mort tragique de son fils de deux mois. L’enfant lui avait été arraché des bras avant d’être jeté vivant dans un brasier. Effondrée, elle avait erré pendant deux semaines avant d’être retrouvée à Delmas 103, très affaiblie. Conduite au commissariat de Pétion-Ville par des riverains, elle a succombé peu après.
Face à cette tragédie, la population de Kenscoff réclame des actions concrètes. Elle attend un bilan officiel des opérations menées par les forces de l’ordre, des mesures pour restaurer la sécurité et le rétablissement de l’électricité, ne serait-ce que pour entrevoir une lueur d’espoir dans ce climat de terreur persistante.
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