Port-au-Prince, le 29 novembre 2024.-
Si les mots étaient des balles, l’ancien député Hugues Célestin aurait transformé Fritz Alphonse Jean, Conseiller-Président de Transition, en passoire politique. Dans une lettre ouverte au vitriol, l’ex-parlementaire, qui se présente comme un ancien camarade et allié, n’a pas hésité à décrire son ancien compagnon de lutte comme un "délinquant politique" au service d’intérêts bourgeois. Oui, rien que ça !
La prose de M. Célestin est tout sauf banale. En quelques paragraphes assassins, il jongle entre des piques dignes des stand-ups comiques et des dénonciations gravissimes. Il compare les déclarations du président à des protestations agricoles et lui demande s’il a un penchant pour la bouteille. "Président, buvez-vous ?", lâche-t-il avec un sérieux déconcertant. On sent presque l’ombre de Lenglensou, cet esprit espiègle du folklore haïtien, planer sur chaque mot.
Il va même jusqu’à suggérer à Fritz Alphonse Jean de consommer de la moelle de bœuf ou de chèvre pour améliorer sa mémoire. "Il faudrait aussi lui conseiller du thé au gingembre pour renforcer ses nerfs, car gérer une transition dans un tel chaos n’est pas une tâche pour les âmes sensibles", ironise un observateur.
L’ancien député attaque également la "transition express", un concept que le président aurait remis sur la table, comme s’il s’agissait d’une vieille blague qui ne fait plus rire personne. "Inventez autre chose, Président", raille Célestin, qui semble avoir perdu foi dans les projets de son ancien ami.
Mais la question la plus piquante reste celle de l’"économie de la violence". Pour Célestin, le président donne l’impression de jongler entre les gangs armés et les puissants financiers, le tout en gardant un pied dans les cercles du pouvoir. Une accusation lourde, qui risque de faire des vagues.
Pour les analystes, cette lettre n’est pas qu’un règlement de comptes personnel. Elle illustre les fractures béantes au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Si Fritz Alphonse Jean pensait pouvoir naviguer sereinement dans les eaux tumultueuses de la politique haïtienne, Hugues Célestin vient de prouver que les crocodiles sont parfois dans le même marigot.
Jusqu’ici, le Conseiller-Président Fritz Alphonse Jean n’a pas réagi à cette charge. Mais face à des accusations qui oscillent entre l’humour cinglant et les allégations sérieuses, il devra choisir entre ignorer ou répondre avec panache.
Quoi qu’il en soit, cette lettre restera comme une nouvelle page du théâtre politique haïtien, où les protagonistes ne reculent devant rien pour voler la vedette. Une chose est sûre : entre les "manchots" et les "ananas", le peuple attend toujours des résultats, et pas seulement des punchlines.
La Rédaction de StandardMania
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