Raoul Pierre-Louis sous le coup d'une peine de prison pour obstruction à une enquête de l'ULCC


Port-au-Prince, le 20 septembre 2024.-

Raoul Pierre-Louis, ancien Président du Conseil d'administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), se retrouve en plein cœur d'un scandale qui menace sérieusement sa liberté. Accusant trois membres influents du Conseil Présidentiel de Transition de l'avoir soudoyé pour renouveler son mandat à la BNC, il refuse toujours de collaborer avec l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), chargée de faire la lumière sur cette affaire explosive.

Il y a déjà plus d'un mois que les noms de Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, trois Conseillers-Présidents, ont été liés à des accusations de corruption. Selon Raoul Pierre-Louis, ces hauts responsables auraient lui ont demandé la somme de cent millions de gourdes pour lui garder en poste. Cependant, au lieu de se conformer aux demandes répétées de l'ULCC, l'ancien banquier s'obstine à éviter toute confrontation directe.

Mardi dernier, Pierre-Louis a encore refusé de répondre à une convocation de l'ULCC, qui espérait l'entendre dans le cadre d'une confrontation avec les membres du Conseil Présidentiel incriminés. C’est la deuxième fois qu’il rejette l'invitation. Face à cette attitude, l'ULCC n'a d'autre choix que de brandir la menace d'une sanction pénale, précisant que Raoul Pierre-Louis pourrait écoper d'une peine de prison ferme, pouvant aller de un à trois ans, pour avoir entravé leur enquête.

Dans une lettre adressée à l'avocat de Pierre-Louis, Me Sonet Saint-Louis, l'ULCC a fermement rejeté l'idée d'une confrontation par vidéoconférence, proposée par la défense. "La législation nationale actuelle n'autorise pas les autorités constituées, investies des pouvoirs de police judiciaire, de recevoir par visioconférence les dépositions des personnes dans le cadre d'une procédure d'enquête. Toute démarche contraire entacherait de nullité les actes de procédure", rappelle l’ULCC dans sa correspondance. 

La situation de Raoul Pierre-Louis se complique donc sérieusement. En plus de cette potentielle peine d’emprisonnement pour obstruction, il pourrait prochainement faire face à une plainte en diffamation déposée par les trois Conseillers-Présidents qu’il accuse. Ces derniers, assurant leur innocence, se préparent à riposter devant la justice.

Avec six procès-verbaux de carence déjà dressés à son encontre, l'ancien dirigeant de la BNC semble pris dans un étau juridique qui ne cesse de se resserrer, tandis que l'ombre d'une détention plane sur lui.

La Rédaction de StandardMania 

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