Miami, 23 novembre 2025 –
Haïti perd l’une de ses plus grandes signatures musicales. Dadou Pasquet, né en 1955 et âgé de 70 ans, s’est éteint hier samedi soir, laissant orpheline une nation pour qui son œuvre fut bien plus qu’une simple contribution artistique : une boussole identitaire, un souffle créatif, une élégance musicale inimitable.
Guitariste virtuose, Dadou Pasquet aura marqué plus de quatre décennies de création. Architecte du son haïtien moderne, il avait ce talent rare d’unir compas, jazz, soul et rythmes vodou pour en faire un langage nouveau, profondément enraciné dans l’âme d’Haïti. Innovateur majeur des années 1980-1990, il imposait une signature sonore reconnaissable entre toutes : mélodies libres, harmonies d’une finesse extrême, groove subtil et spiritualité assumée.
Artiste complet, il laisse aussi l’image d’un mentor généreux. Une génération entière de guitaristes s’est formée à son écoute, à son exigence, à sa rigueur. Pour beaucoup, Dadou n’était pas seulement un modèle musical, mais un guide, un passeur, un révélateur de vocation.
Ambassadeur infatigable de la musique haïtienne sur les scènes internationales, il savait porter haut les couleurs du pays sans jamais renier son authenticité. Chaque note était une déclaration d’amour à Haïti. Dadou Pasquet ne jouait pas la musique haïtienne : il l’incarnait.
Sa disparition laisse un vide immense. Mais son héritage, lui, demeure vivant — dans les grooves qu’il a sculptés, dans les artistes qu’il a inspirés, dans la mémoire collective d’un pays pour qui son nom reste synonyme d’excellence.
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