Liancourt, 15 septembre 2025 –
Depuis une heure du matin, la commune de Liancourt vit une nuit d’horreur. Le groupe armé "Gran Grif" de Savien a lancé une attaque de grande envergure contre la ville, prenant d’assaut le commissariat avant de l’incendier. La population, saisie de panique, fuit massivement, transformant les rues en scènes de désolation.
Selon des sources locales, les assaillants auraient progressé dans des zones de Liancourt où ils n’avaient jamais réussi à s’imposer auparavant. Ce fait marque un tournant inquiétant dans leur stratégie, traduisant une volonté manifeste d’élargir leur contrôle territorial au cœur de l’Artibonite.
À l’heure actuelle, il demeure difficile de dresser un bilan humain. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué quant à d’éventuelles pertes en vies humaines. Toutefois, les habitants du haut de Liancourt, secteur proche du commissariat incendié, affirment avoir dû quitter précipitamment leurs foyers, laissant derrière eux maisons et biens matériels.
« Nous fuyons sans savoir où aller. Les tirs sont intenses, on ne peut pas rester », témoigne un résident, la voix tremblante. Depuis les premières heures de la matinée, l’exode se poursuit : hommes, femmes et enfants se dispersent vers des directions incertaines, cherchant refuge là où le calme semble encore précaire.
En revanche, les zones environnantes, Chandelle, Marchand-Dessalines, Jean-Denis et Desarmes, se sont réveillées dans un calme relatif, bien que la peur d’une extension des violences reste palpable.
Cette offensive sanglante met une fois de plus en lumière la fragilité du dispositif sécuritaire dans la vallée de l’Artibonite. Comment un groupe armé a-t-il pu attaquer un commissariat, le prendre d’assaut et l’incendier sans riposte immédiate ? La question interpelle l’opinion publique et relance le débat sur l’absence criante d’un État protecteur.
Liancourt, déjà victime de précédents assauts, illustre l’impuissance des forces de l’ordre face à des bandes lourdement armées qui défient l’autorité publique en toute impunité. L’incendie du commissariat symbolise non seulement l’effondrement sécuritaire, mais aussi l’effritement du lien de confiance entre la population et les institutions.
Au-delà de l’urgence sécuritaire, l’attaque ouvre une crise humanitaire : des centaines de déplacés cherchent un abri. Dans une commune où les services sociaux sont déjà exsangues, leur accueil reste un défi immédiat.
À plus long terme, cette situation exige bien plus que des réactions ponctuelles. Elle impose une réflexion nationale sur la reconstruction de l’autorité de l’État, la sécurisation durable des zones rurales et urbaines, ainsi que la lutte contre les racines socio-économiques de l’insécurité.
Car si Liancourt brûle aujourd’hui, l’ensemble de l’Artibonite et, par ricochet, Haïti tout entier restent sous la menace de la contagion des violences.
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