À Washington, Smith Augustin fait entendre la voix d’Haïti à l’OEA : "Il faut agir vite et bien"


Par StandardMania | Washington D.C., 23 mai 2025 –
 

À la tribune solennelle de la Salle des Amériques, au siège de l’Organisation des États Américains (OEA), ce 22 mai, le Conseiller-Président haïtien Smith Augustin a livré un discours fort, lucide et empreint d’humanité, dans le cadre du Symposium sur la sécurité et la justice en Haïti. Une intervention remarquée qui a donné le ton d’une journée marquée par l’engagement régional à mieux comprendre, et surtout, à mieux soutenir un pays en quête de rédemption.

Dès l’ouverture de son allocution, SEM. Smith Augustin a salué l’organisation de cet événement crucial, fruit d’un dialogue franc avec le Secrétaire général sortant de l’OEA, Luis Almagro. "Pour bien résoudre la crise, il faudra d’abord commencer par mieux la comprendre et faire évoluer le narratif qui l’accompagne tant au niveau national qu’international", a-t-il rappelé, soulignant la nécessité d’un nouveau regard sur la crise haïtienne.


Une crise sécuritaire sans précédent

Le cœur du discours a été consacré à une analyse sans concession de la situation sécuritaire. "Les gangs armés contrôlent près de 85% du territoire de la zone métropolitaine de Port-au-Prince", a alerté Smith Augustin, avant d’ajouter : "Des vies sont brisées tous les jours par la violence meurtrière. Plus d’un million de personnes sont contraintes de quitter leur quartier tandis que l’autorité de l’État est menacée et la démocratie se trouve en péril."

Le chef du Conseil Présidentiel de Transition n’a pas ménagé ses mots pour décrire l’urgence de la situation, évoquant des actes d’une cruauté inouïe perpétrés par des bandes armées contre des civils désarmés, dont des enfants. Mais loin de céder au fatalisme, il a exposé les efforts en cours : une feuille de route claire, une augmentation substantielle du budget sécuritaire, et une politique de tolérance zéro face à la connivence avec les criminels.


Un appel à la responsabilité et à la solidarité interaméricaine

Au-delà du constat, Smith Augustin a élevé le débat en posant la question de fond : comment une société a-t-elle pu en arriver là ? "Le système national d’oppression populaire... a fini par créer des monstres qui sont si détruits intérieurement qu’ils peuvent être en mesure de brûler vif un bébé innocent", a-t-il dénoncé, attribuant cette dégénérescence à un État historiquement contre la nation.

Face à cette réalité, il plaide pour "une politique radicale de sécurité globale" qui irait au-delà de la répression pour restaurer les droits, la dignité et l’égalité citoyenne. "Le devoir des élites dirigeantes haïtiennes, c’est d’abord d’être responsables à l’égard des besoins de la population", a-t-il martelé.

Mais Haïti, insiste-t-il, ne peut pas faire face seule à cette criminalité dont les racines sont transnationales : "Haïti ne produit ni armes ni munitions. Et pourtant, des centaines de milliers d’armes à feu circulent librement sur notre sol." Il a ainsi exhorté les partenaires régionaux à reconnaître que les problèmes de sécurité haïtienne ont des ramifications régionales. "Deux grandes leçons sont à retenir : les pays les plus faibles sont ceux qui souffrent le plus, et la solidarité est le seul moyen de triompher contre ces réseaux mafieux."

Un moment d’espoir et de mobilisation

Ce symposium a été salué par plusieurs diplomates présents comme un tournant dans l’approche interaméricaine de la crise haïtienne. En donnant une voix puissante, articulée et déterminée à Haïti, le Conseiller-Président Augustin a marqué les esprits. "Qu’il nous serve à nous rapprocher davantage dans la recherche de la paix par la solidarité fraternelle", a-t-il souhaité, en appelant à des engagements "durables, concrets et transformateurs."

La conclusion de son allocution, empreinte d’une foi lucide dans l’avenir, a sonné comme une invitation : "Le CPT poursuivra ses efforts visant à rétablir la sécurité, restaurer la légitimité institutionnelle, relancer l’économie nationale et mener Haïti vers des élections libres et crédibles. Cette mission, bien que difficile, reste réalisable."

Ce symposium aura permis à Haïti non seulement de poser un diagnostic sans détour sur sa situation, mais aussi d’engager le dialogue autour de solutions régionales intégrées. La tribune offerte par l’OEA devient ainsi un espace de responsabilisation partagée et de solidarité active. En cela, le discours de Smith Augustin est porteur d’une dynamique nouvelle et espérée.

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