Port-au-Prince, le 12 octobre 2024.-
Après trois semaines de grève ayant paralysé les activités de la Direction Générale des Impôts (DGI), les employés grévistes ont annoncé une trêve et la reprise des services dans tous les bureaux à compter du lundi 14 octobre 2024. Cette décision fait suite à une série de négociations entre les représentants des grévistes et certains responsables de la DGI, d'après un procès-verbal de rencontre en circulation dont la rédaction de StandardMania détient une copie.
La grève, débutée le 23 septembre 2024, visait à obtenir de meilleures conditions de travail et une augmentation salariale. Selon un employé gréviste interrogé, lors des discussions avec la Direction de la DGI, les responsables ont fait valoir les contraintes budgétaires qui limitent leur capacité à répondre immédiatement à toutes les revendications, en particulier celles mentionnées dans le cahier des doléances.
Malgré ces difficultés, un compromis a été trouvé. Le directeur général adjoint de la DGI, M. Loredan, a annoncé des mesures temporaires pour apaiser la situation. Il a promis que les employés recevraient une prime trimestrielle de 50 000 gourdes, avec un versement mensuel de 25 000 gourdes sur une carte de débit financée par le budget de la DGI.
Le Ministère de l'Économie et des Finances (MEF) s'est également engagé à renforcer les mesures proposées par la DGI. Bien qu'aucun chiffre exact n'ait encore été communiqué, le MEF a promis d'augmenter les primes trimestrielles et les montants versés sur la carte de débit. Les détails de ces augmentations devraient être précisés dans un avenir proche.
Concernant l’aide à l’entrée scolaire, les responsables de la DGI ont confirmé que tous les salariés, ainsi que certains contractuels, en bénéficieront. Les listes des bénéficiaires ont déjà été transmises aux services financiers compétents.
Le cas des prestataires de services
Les agents de sécurité et autres prestataires de services de la DGI, qui ont également exprimé des revendications, voient leurs dossiers en cours de traitement par le MEF. Des efforts sont en cours pour garantir que les prestataires soient correctement rétribués, avec des mesures devant être annoncées sous peu.
La trêve : un soulagement temporaire pour les contribuables
Dans une note rendue publique, le comité stratégique des salariés en grève a justifié la trêve en évoquant la nécessité de soulager les contribuables. « En réfléchissant à l'avenir et aux répercussions du mouvement sur de nombreux secteurs du pays, nous convenons de la nécessité d'une trêve afin de soulager les nombreux contribuables qui souffrent du manque de services en raison de la grève », peut-on lire dans la note.
Cette trêve, qui durera jusqu'au 31 décembre 2024, permettra de rouvrir les négociations. À cette date, si les promesses d'augmentations salariales et de primes ne sont pas respectées, les grévistes se réservent le droit de reprendre leur mouvement. Une des principales exigences du comité reste le limogeage du directeur général Casséus, condition sine qua non pour une nouvelle intensification de la grève.
Remerciements et vigilance
Le comité de grève a profité de cette annonce pour remercier tous les employés qui ont soutenu le mouvement dans les dix départements du pays. Ils ont également salué le travail acharné des membres du comité de négociation, tout en soulignant la nécessité de rester vigilants lors de la reprise du travail. Le comité continue de travailler sur la rédaction d’un document formalisant les termes de la trêve et sur la création d’un syndicat.
« Nous avons conclu une trêve, mais la grève n'est pas terminée », a averti Cléoman Bien-Aimé, un des porte-parole du comité, réitérant la détermination des grévistes à obtenir gain de cause.
La reprise des services à la DGI est donc attendue avec soulagement par de nombreux contribuables, mais l’ombre d’une nouvelle grève plane toujours si les engagements pris ne sont pas tenus.
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