Fort-de-France, Martinique, le 14 octobre 2024.-
Depuis plus de 40 jours, la Martinique est secouée par un mouvement de protestation intense contre la vie chère. À l’origine de cette révolte, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens (RPPRAC), un collectif militant qui exige des mesures concrètes pour soulager les Martiniquais face à l’augmentation des prix. Parmi leurs revendications, une demande pressante adressée aux acteurs de la grande distribution pour revoir leurs marges à la baisse.
Les tensions sont montées d’un cran le lundi 7 octobre, lorsque des affrontements ont éclaté au rond-point du Lamentin, près de Fort-de-France. Des manifestants, opposés à l’absence de réponse à leurs revendications, se sont heurtés aux forces de l’ordre, exacerbant une situation déjà explosive.
Le jeudi 10 octobre, la mobilisation a pris un tournant plus violent. En milieu d’après-midi, une centaine de manifestants ont envahi l’aéroport de Fort-de-France, perturbant gravement le trafic aérien. Des projectiles ont été lancés en direction des forces de police, tandis que les manifestants se livraient à des actes de vandalisme. Des commerces ont été pillés, des bâtiments publics incendiés, et un barrage a été dressé sur l’autoroute A1 reliant l’aéroport à Fort-de-France, paralysant ainsi une partie des infrastructures de l’île.
Face à cette situation, la préfecture de Guadeloupe a dû intervenir. Trois vols ont été déroutés vers l’île voisine, transportant 1 117 passagers au total. De nombreux autres vols au départ et à l’arrivée de Fort-de-France ont été annulés, ajoutant à la confusion générale. Les violences, qui ont commencé dès le 9 octobre, ont plongé la Martinique dans un état de chaos, marqué par des actes de vandalisme répétés.
Malgré l’instauration d’un couvre-feu de 21h à 5h pour tenter de contenir les débordements, la nuit du 10 au 11 octobre a été marquée par de nouveaux épisodes d’incendies et de barrages routiers enflammés. Les autorités locales peinent à reprendre le contrôle d’une situation qui semble de plus en plus échapper à leur emprise.
Le vendredi 11 octobre, une nouvelle table ronde est prévue à 15h, réunissant les représentants de l’État, des collectivités locales, des acteurs économiques et des militants du mouvement contre la vie chère. La précédente rencontre, bien que marquée par quelques avancées, n’a pas permis de parvenir à un accord global. Les négociations butent toujours sur deux points essentiels : la liste des produits dont les prix doivent être réduits et l'écart à maintenir avec les prix pratiqués en France métropolitaine.
La situation en Martinique reste donc hautement volatile, avec une population de plus en plus exaspérée face à l’inaction perçue des autorités et des entreprises locales. Le dénouement de cette crise demeure incertain, alors que l'île continue de s'enfoncer dans une spirale de violences urbaines et d'instabilité économique.
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