Port-au-Prince, le 16 octobre 2024.-
La Plateforme Résistance Démocratique (RED) a vivement réagi après la reconduction de Walter Wesser Voltaire comme juge d’instruction, une décision prise par Edgard Leblanc, en collaboration avec le ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Carlos Hercule. Cette nomination a suscité une vague de protestations, RED considérant ce choix comme une manœuvre unilatérale et illégitime, compromettant la quête de vérité dans le dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Via une note de dénonciation, la Plateforme RED a fermement critiqué cette décision, qualifiant l'action d'Edgard Leblanc de trahison envers la justice haïtienne. Selon eux, Leblanc et Hercule, en agissant ainsi, ont pris le parti des assassins de l’ancien président. RED a qualifié le juge Voltaire de « juge de l’ordonnance de la honte », faisant référence à son implication controversée dans le traitement de l’affaire de l’assassinat de Jovenel Moïse. Le document ne mâche pas ses mots : « En commissionnant de manière unilatérale, de concert avec le ministre de la justice, en toute illégalité, le juge de l’ordonnance de la honte, Walter W. Voltaire, sur l’assassinat du Président, Edgard Leblanc s'est positionné du côté des assassins de Jovenel Moïse. C'est honteux. »
Rénald Lubérice, figure dirigeante de la Plateforme Résistance Démocratique, n’a pas tardé à réagir sur son compte X (anciennement Twitter). Dans une publication incisive, il a déclaré : « Si le CPT cautionnait cette forfaiture d'Edgard Leblanc, cela voudrait dire que, comme lui, il se rangerait du côté des assassins. Ce serait tout aussi honteux. » Ces paroles lourdes de sens traduisent une profonde frustration et une perte de confiance envers le processus judiciaire haïtien.
La colère de RED s’appuie notamment sur les antécédents du juge Voltaire, qui, selon eux, aurait dévié l'enquête initiale concernant l'assassinat du président Moïse. En 2021, Voltaire avait émis une ordonnance controversée, suggérant que si le président ne s'était pas suicidé, la responsabilité de sa mort incomberait à ses proches, une déclaration qui a choqué l'opinion publique haïtienne.
En maintenant Voltaire à un poste si sensible, Edgard Leblanc et Carlos Hercule sont accusés par RED de compromettre la crédibilité et l'intégrité de la justice haïtienne. La nomination de ce magistrat est vue comme une tentative délibérée d’étouffer la vérité et de protéger les commanditaires du crime. Pour RED, cette décision est non seulement une insulte à la mémoire de Jovenel Moïse, mais aussi un affront à tous ceux qui se battent pour la justice dans le pays.
En réaction, la Plateforme RED a appelé le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à annuler cette décision qu’elle juge « répréhensible ». Le combat pour la vérité dans l’affaire Jovenel Moïse semble loin d’être terminé, alors que la méfiance entre les acteurs politiques, les magistrats, et les plateformes de résistance ne cesse de croître.
L’image de la justice haïtienne, déjà ternie par de multiples scandales, risque d’être encore plus discréditée aux yeux de la population, qui exige des comptes et une justice à la hauteur des principes démocratiques et de la dignité de la République.
Pour le moment, l’indignation monte et tout porte à croire que cette décision pourrait aggraver les tensions déjà palpables sur l’échiquier politique haïtien.
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