Tandis que les gangs armés continuent de semer la terreur, ciblant désormais le quartier de Solino après le massacre de Pont-Sondé, l’exécutif haïtien s’enlise dans une guerre de pouvoir. Entre la Primature et le Conseil Présidentiel de Transition, la lutte pour la suprématie paralyse les projets clés de l’accord du 3 avril. Pendant ce temps, le Premier ministre Garry Conille, dans ses visites de courtoisie auprès des forces de l’ordre, semble impuissant à enrayer la crise sécuritaire. La population, livrée à elle-même, s’interroge : jusqu’à quand cette rivalité retardera-t-elle une réponse efficace à l’insécurité galopante ?
Port-au-Prince, le 20 octobre 2024.-
Le dilemme du pouvoir en Haïti
La scène politique haïtienne ressemble de plus en plus à une arène de gladiateurs où chaque branche de l’exécutif se bat pour la suprématie, au détriment d’un peuple en souffrance. La Primature et le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) semblent être engagés dans un bras de fer stérile pour s’arroger plus de pouvoir. Et pendant que cette lutte intestine retarde l’avancement des projets clés de l’accord du 3 avril – la sécurité, le dialogue national, la réforme constitutionnelle et les élections – les gangs, eux, ne perdent pas de temps. Ils n’ont pas besoin de débats ou de consensus pour s’organiser. Après le massacre de Pont-Sondé, leur attention se tourne désormais vers Solino, une nouvelle cible pour leur expansion.
Ce qui devait être une coopération harmonieuse entre la Primature et le CPT s’est transformé en un véritable champ de bataille. Les deux camps se chamaillent pour avoir le dernier mot, et pendant ce temps, la situation sécuritaire du pays s’aggrave. Cette division ne fait qu’ouvrir davantage de brèches pour les gangs, qui, eux, ne s’embarrassent pas de ces rivalités politiques. Leur avancée méthodique, quartier par quartier, crée une situation où l'État perd du terrain, non seulement physiquement, mais aussi moralement.
La population, quant à elle, ressemble de plus en plus à des brebis sans pâturage, abandonnée à elle-même face à cette violence qui devient de plus en plus insoutenable. Entre une Primature paralysée par les rivalités et un CPT préoccupé par des querelles de pouvoir, qui viendra au secours des citoyens ? Alors que le chaos s’installe, les Haïtiens se demandent combien de temps cette impasse va durer.
Jusqu’à quand cette bataille va-t-elle continuer à saigner le pays ? L’entente entre la Primature et le CPT n’est-elle qu’un rêve lointain ? Les promesses faites dans l’accord du 3 avril semblent aujourd’hui bien fragiles, englouties par une crise sécuritaire qui ne fait qu’empirer. Le peuple haïtien attend désespérément un signal, un sursaut de responsabilité de la part de ceux qui sont censés protéger ses intérêts. Mais pour l’instant, tout ce qu’il obtient, c’est une guerre de pouvoir qui ne fait qu’empirer ses souffrances.
Champion des visites guidées, pendant que la nation vacille
Ah, qu’il est beau de voir notre Premier ministre, Dr Garry Conille, arpenter les couloirs bien ordonnés de l’Académie de Police, serrant des mains, posant pour des photos et discutant « stratégies » avec un enthousiasme débordant. Pendant ce temps, le pays brûle, et non, ce n'est pas une métaphore. À Pont-Sondé, un massacre. À Solino, les cris de désespoir résonnent, mais, apparemment, nos dirigeants semblent avoir opté pour une surdité sélective. La solution ? Une visite de courtoisie, bien sûr ! Parce que, comme chacun sait, rien ne vaut un petit tour d’horizon pour redresser la barre d’un navire en pleine tempête.
Notre cher Premier ministre, tout sourire, a réaffirmé son engagement avec la même ferveur que celle d’un maître de cérémonie à un gala mondain. « Nous avançons tous les jours », dit-il. Vraiment ? Peut-être que les habitants de Solino, eux, n’ont pas remarqué ces fameux progrès. Ah oui, pardon, ils étaient trop occupés à évacuer leurs maisons sous la menace des gangs armés qui, eux, avancent "vraiment", et ce, à grands pas.
Il faut le dire, les forces de l’ordre sont mobilisées ! Mobilisées pour recevoir des salutations, des encouragements, et surtout, des « stratégies plus efficaces ». Pendant ce temps, les bandits de "Viv Ansanm" continuent leur conquête des territoires comme dans un mauvais "remake" de "Risk", armés jusqu’aux dents, prêts à rajouter Solino à leur tableau de chasse. Et que fait le Premier ministre, chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) ? Il serre une autre main, échange un autre sourire et parle encore de « renforcer la capacité opérationnelle ».
Il est vrai que la parole est d’or, mais ici, l’action semble être de plomb. Les gangs, eux, ne font pas que parler. Maison par maison, quartier par quartier, zone par zone, ils grignotent le territoire avec une précision chirurgicale. L'État, à genoux, n’a plus qu’à observer, espérant peut-être que ces « nouvelles stratégies » finiront par être déballées comme des cadeaux de Noël avant que tout ne s’effondre.
L’urgence est là. Chaque jour qui passe sans une entente entre les deux branches de l’exécutif est une journée de plus offerte aux gangs pour consolider leur emprise. Les Haïtiens méritent mieux que cela. La question qui se pose désormais est : combien de temps faudra-t-il encore attendre avant que les dirigeants ne mettent leurs différends de côté pour se concentrer sur ce qui compte vraiment – la sécurité et le bien-être du peuple haïtien ?
Dr. Garry Conille, nous vous saluons. Vous êtes peut-être le champion incontesté des visites et des communiqués de presse. Mais pendant que vous ajustez vos stratégies avec la délicatesse d’un joueur d’échecs, la partie semble déjà perdue pour une population qui n’attend plus grand-chose, si ce n’est la prochaine annonce de courtoisie.
Allez, courage, il paraît que demain est un autre jour. Peut-être une autre visite ?
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